Reconnaissance gaumaise

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En route vers une IGP…

Nous n’entrerons pas ici dans les discussions qui préoccupent les partisans et les opposants des micro-régionalismes à l’heure où la mondialisation renvoie déjà La Wallonie au banc des sous-sous-sous régions du monde. En tout cas, notre Ministre wallon de l’Economie n’a cure de ces réflexions qui déchirent les uns et les autres ! Lui, casquette du développement économique sur le chef, il plaide pour la protection au moins géographique d’un savoir-faire et de productions locales.

En l’espèce, Willy Borsus a récemment demandé la reconnaissance d’une série de spécialités fabriquées en Gaume, à savoir le « saucisson gaumais », le « collier gaumais », la « baudruche gaumaise » et la « pipe gaumaise », en qualité d’indication géographique protégée (IGP).

Bientôt une IGP gaumaise ?
En cela, le Gouvernement suit les recommandations et demandes de reconnaissance de l’ASBL « Association pour l’usage et la défense de l’appellation saucisson gaumais », qui défend l’histoire de produits locaux qui se serait construite à travers plusieurs générations de bouchers-charcutiers et de salaisonniers du cru. La recette de cette salaison typique de Gaume fut créée et adaptée selon le savoir-faire des artisans. À lire le dossier gaumais, l’obtention d’une reconnaissance officielle, au moyen d’une IGP, permettrait de valoriser le travail de ces artisans, en mettant en avant les critères de qualité et la production traditionnelle des saucissons. On protégerait de la sorte une production locale, valorisant du coup la Gaume et limitant de facto les risques de délocalisation.

Le chemin est encore long !
Concrètement, on est toutefois encore loin du ‘graal’. Dans les faits, la première étape consiste en la parution, au Moniteur belge, de l’Arrêté ministériel de reconnaissance – ce qui a été fait ce 4 novembre – sur demande du Ministre de l’Agriculture. Les prochaines étapes en vue de l’obtention de l’IGP seront cependant bien plus complexes, surtout quand il s’agira d’aller vers l’Europe. On attend maintenant des nouvelles du Conseil d’Etat (recours 60 jours). À l’issue de ce recours, le dossier sera transmis à la Commission européenne… qui dispose de 6 mois pour l’examiner. Notons quand même que lorsque la demande d’enregistrement est publiée au niveau européen, débute une période de 3 mois de consultation à l’issue de laquelle la demande est officiellement validée… et c’est là, souvent, que les choses se compliquent. Attendons…