Pieter TIMMERMANS nous a rejoints, en septembre dernier, à la CCILB…

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Le patron des patrons a parlé de relance économique et son discours a largement fait mouche !

Le 9 septembre dernier, pour sa conférence de rentrée, le Club des grandes entreprises de la province de Luxembourg recevait Pieter Timmermans, l’Administrateur-délégué de la Fédération des entreprises de Belgique (FEB). L’occasion pour la Chambre de l’inviter à parler de la relance post-Covid et des marchés que nos entreprises peuvent à nouveau aller chercher tous azimuts.

On doit remettre le travail sur le métier pour s’en sortir…
Car il est temps, grand temps même, de tout mettre en oeuvre pour replacer l’économie belge sur de bons rails, même si chacun sait aujourd’hui qu’il faudra sans doute plusieurs années avant de retrouver le niveau du début 2020. Sans trop revenir sur le ‘lockdown’ quasi généralisé qui a prévalu dès le mois de mars – tout le monde se souvient de cette funeste semaine qui, en sus d’enregistrer des malades à foison, a suffi pour ‘mettre’ 60 % de notre économie à plat – il nous faut quand même remarquer, comme l’a souligné le patron des patrons, que tout le monde croyait alors erronément que les choses iraient vite mieux. Que nenni ! Tout s’est enlisé, à tel point que des secteurs n’ont toujours pas repris actuellement.

Pas de soleil avant 2022 !
Résultat : la crise sanitaire a donc viré en véritable crise économique, avec les retombées que l’on sait ou que l’on ‘attend’ sur les entreprises, l’emploi et, in fine, Pieter Timmermans a largement insisté, sur le pouvoir d’achat, donc la consommation, donc les entreprises, donc l’emploi… C’est le chat qui mord sa queue ! Et qui risque de le faire longtemps. Car tous les spécialistes le disent, et le porte-parole de la FEB en tête, le redressement sera long, très long. Au mieux, on ne devrait pas y voir plus clair avant 2022. C’est, évidemment, qu’on ne récupère pas ainsi une perte de richesse estimée à 50 milliards d’euros ! Par comparaison, Pieter Timmermans expliquait que la croissance négative du début des années Dehaene, vers 1993, plafonnait à – 1,1%, ce qui était alors la plus grave crise puisque clairement nous étions en phase de décroissance… contre – 8 à – 10 % aujourd’hui, c’est tout dire.

La perfusion s’arrêtera en fin d’année !
Début d’année, en janvier, 90 % des entreprises n’avaient pas de problèmes importants, ce qui est normal quand on sait que généralement 4 à 5 % des entreprises seulement font faillite chaque année. Neuf mois plus tard, suite au Covid et à ses implications, 43 % des entreprises font état de problèmes de liquidités et, sans intervention de l’Etat, seraient en risque de faillite. Bien sûr, l’Etat a mobilisé ses forces, avec le chômage économique, les mesures envers les indépendants et les entreprises, sans oublier le Plan Bazooka au niveau bancaire. Grâce à ces mesures, le risque de faire faillite est descendu en dessous de 20 %. Bref, l’Etat a joué son rôle. Sauf qu’après 6 mois de crise, deux entreprises sur dix sont très mal en point. Et l’avenir n’est pas rose puisque la perfusion sous forme d’aides va s’arrêter en fin d’année.

Il nous faut au plus tôt un gouvernement de plein exercice
Pour le patron de la FEB, les nécessités sont clairement de trois ordres en cette rentrée de septembre, à savoir un nouveau gouvernement, une concertation sociale et un apport financier pour relancer la machine. La présence d’un gouvernement est nécessaire pour introduire notre plan de relance auprès de l’Europe, Charles Michel aurait avancé le chiffre de 750 milliards d’euros. La concertation sociale est, elle, plus qu’indispensable pour que rien d’autre ne vienne prochainement enrayer l’input financier. Quant à la mobilisation d’autres sources de financement, Pieter Timmermans, sans nous donner toutes les ficelles de son plan, songe à essayer de mobiliser – pourquoi pas ? – l’épargne privée. Il plaide en tout cas pour des mesures comme les intérêts notionnels bis pour les PME, un tax shelter renforcé, des prêts subordonnés sur des périodes limitées… Côté positif, la crise a, selon lui, permis de mettre en avant le fait de travailler autrement, avec des technologies up-to-date, en soulignant également la résilience des uns et des autres qui se sont mobilisés, ont innové, ont joué de créativité, et se sont parfois carrément réinventés. Une belle rencontre encore que celle-ci !