Caterpillar : tristesse et volonté – Interview du Président de la Chambre Wallonne de Commerce et d’Industrie

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– Philippe Suinen, quels sentiments suite à ce véritable drame?

– Tristesse, indignation, solidarité et rage de reconstruire, des sentiments très mêlés

– Comment analyser l’attitude de l’investisseur?

– D’abord, elle se caractérise par un profond manque d’humanité et de respect. Mais je ne vois pas comment pouvoir ignorer une telle faiblesse et une telle imprévoyance de management, qui accentue le cynisme dégagé. On ne décèle en effet pas de recherche d’adaptation du site de Gosselies à l’évolution de la demande, tant en volume qu’en diversification ou en concession d’espaces à d’autres opérateurs industriels non directement concurrents. Pas plus que de volonté de s’impliquer dans la reconversion régionale…

– Que faire maintenant?

– Il n’y a pas de recette magique, même si la volonté, la lucidité et l’intérêt général sont des ingrédients indispensables. Il faut en tout cas agir tous ensemble (régional, fédéral et forces vives au sens large du terme), y compris pour l’accueil d’investisseurs et valoriser ensemble le triangle magique fait de 1) la qualité et le professionnalisme des travailleurs de Caterpillar 2) le haut niveau technique des sous-traitants et 3) la capacité d’innovation des opérateurs carolos et wallons, avec l’environnement fertile du Plan Marshall et du pôle de compétitivité Mecatech

– Agir autrement à l’avenir?

– Je déteste les donneurs de leçons et n’ai aucune envie de jouer un rôle pour lequel je ne me sens aucun talent. J’invite simplement à approfondir la réflexion sur notre compétitivité et notre attractivité, deux notions qui ne sont pas exactement synonymes mais toutes deux absolument indispensables à notre développement: les coûts de production, mais aussi la capacité d’innovation sont des éléments importants de la compétitivité, alors que des images de blocages d’autoroutes peuvent avoir un effet cruel sur l’attractivité.