La crise vous a touché…

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Et si vous vous (re) plongiez dans l’analyse de votre projet, du spectre de votre entreprise et de ses défis ?

Parmi les termes jusque-là fort peu usités qui ont fait florès durant la crise – et il y en a plusieurs, soyons clairs ! – le mot résilience est sans doute celui que l’on entend aujourd’hui le plus souvent, surtout depuis que l’on parle de relance, de rebond après la pandémie. Résilience par-ci, résilience par-là. Sont-ils résilients ? Font-ils preuve de résilience ? Quid de leur résilience ? Mais, au fait, ce mot vous parle-t-il vraiment ? Nous avons essayé d’y voir plus clair et, surtout, de voir comment vous aider sur le sujet…

Première recherche : la physique. En physique, la résilience est la capacité d’un matériau à revenir à sa forme initiale après avoir subi un choc. Ah ! Deuxième recherche : l’écologie. Ici, l’interprétation se focalise sur la capacité d’un écosystème, ou d’une espèce, à récupérer un développement ou un fonctionnement normal après avoir subi une perturbation. On cible de mieux en mieux. Troisième recherche : la psychologie. En l’espèce, la résilience est un phénomène consistant à pouvoir se reconstruire depuis un état post-traumatique. Oh, oh ! Quatrième et dernière recherche : l’économie, pour qui la résilience est la capacité à revenir sur la trajectoire de croissance après avoir encaissé un choc. Bon sang, mais c’est bien sûr…

‘BMC Résilience’
Tout s’éclaircit ! La crise que nous traversons a laissé – et laissera certainement encore longtemps – son lot de chocs et de traumatismes. La résilience viendra donc avec le temps. Elle s’appréhendera avec des spécialistes, notamment sur le plan psychologique. Par contre, à la Chambre, nous sommes tout à fait capables de nous pencher, avec vous, sur l’aspect économique de la situation. Nous vous proposons de le faire en nous appuyant sur un outil connu des entrepreneurs, à savoir le BMC. Cette fois, nous utilisons toutefois un outil adapté, que l’on appelle ‘BMC Résilience’. Vous, patrons, connaissez- vous ce fameux ‘Business model Canvas, en version résilience’ ? Nous avons rencontré Philippe Drouillon, l’un des principaux artisans de ce concept post-covid, en collaboration avec la Sowalfin. Interview…

Entreprendre : Monsieur Drouillon, comment est né ce ‘Business model Canvas’ nouvelle formule ?

Philippe Drouillon : Un peu par hasard… Dans les faits, et chronologiquement, nous avions pour objectif – avec d’autres conseillers en entreprises orientés création – de penser et de créer de nouveaux outils pour venir en aide à ceux qui se lancent dans un projet de nouvelle activité. Nous étions alors en février 2020…

EA: Et le covid nous a frappés !

P.D. : Oui, le covid est arrivé… avec son lot de (très) mauvaises surprises. Très vite, le confinement a été décidé. L’économie s’est trouvée en peine. Nous nous sommes alors penchés non plus sur un outil pour les jeunes créateurs, mais sur une solution réactive susceptible d’aider les entreprises existantes à repenser leur activité pour continuer à fonctionner.

EA: Et cela fonctionne ?

P.D. : Pour tout dire, nous travaillions à l’époque avec un groupe d’entrepreneurs luxembourgeois… Dans cette volonté de groupe réside l’idée qu’à plusieurs, nous avons plus d’idées. Et c’est l’évidence ! Ensemble, nous pouvons nous inspirer les uns les autres. Nous pouvons également nous challenger pour parvenir à nous réinventer. C’est l’idée de l’émulation collective… Le concept a d’ailleurs été accueilli très favorablement. C’est évidemment important que le candidat soit ouvert au changement, dans sa façon de travailler et dans sa manière de penser… par la force des choses.

EA: Comment cela fonctionne-t-il au juste ?

P.D. : Il s’agit de prendre de la hauteur sur la situation pour pouvoir établir un diagnostic, un peu comme en médecine finalement. Vous regardez tout ce qui ne va pas, point après point. Il faut établir une liste des causes externes (par exemple, vos fournisseurs qui ne travaillent plus) et internes bien sûr. Une fois le diagnostic établi, on regarde quelles sont les pistes qui permettent de colmater les brèches entamées par le covid. C’est ce qu’on appelle les pistes défensives…

EA: Et il y a un modèle existant…

P.D. : Oui, c’est vraiment un tableau concret. Bon, il faut se pencher dessus, et compléter les cases en réfléchissant bien à des évolutions potentielles. En quelques questions, il est cependant possible d’avoir des réponses étonnantes !

EA: Qui dit défense, dit attaque ?

P.D. : Effectivement, les pistes offensives sont aussi très importantes. L’idée est de repenser son activité en fonction du diagnostic établi et des brèches qui restent ouvertes, notamment celles pour lesquelles on ne peut rien faire.

EA: Mais encore…

P.D. : L’entrepreneur est incité à agir en regard des pistes qu’il aura préalablement étudiées. L’idée n’est pas de s’éparpiller dans des voies qui ne mèneraient à rien, mais plutôt d’en explorer une ou deux qui paraissent les plus réalistes. En identifier une ou deux et y aller à fond !

EA: Et si la mayonnaise ne prend pas ?

P.D. : Si ça ne prenait pas, alors il faudrait repenser à d’autres pistes… En tout cas, j’ai envie de dire que l’entrepreneur est incité à agir, à prendre son sort entre ses mains…

EA: Un conseil pour les entreprises qui voudraient repenser leur(s) activité(s) ?

P.D. : J’aime bien l’idée de se remémorer « son » étoile polaire, sa motivation initiale… Pourquoi me suis-je lancé dans cette entreprise, qu’est-ce qui m’anime ? Et comment je pourrais le faire maintenant… d’une autre manière ?

Propos recueillis par Vincent Van Parys Service Création : 061 29 30 44

Urbanisme et Environnement

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La possibilité de consultations publiques en mode dématérialisé est prolongée…
Les mesures sanitaires actuelles, bien légitimes, pourraient nuire à une participation du public efficace et étendue dans le cadre des réunions imposées par le CoDT et le Livre Ier du code de l’Environnement. On pense, par exemple, à la « réunion d’information préalable » prévue pour certaines révisions du plan de secteur, ou pour les demandes relatives à des permis soumis à étude d’incidences sur l’environnement, qui sont susceptibles de rassembler un nombre significatif de personnes.

Cette « réunion d’information préalable » a une double fonction : elle doit permettre au public de s’informer sur le projet… mais aussi d’interagir en lui permettant de formuler ses observations et propositions d’alternatives sur le projet présenté afin qu’il en soit tenu compte par le porteur de projet et dans le processus de l’évaluation des incidences qui aura lieu ultérieurement.

Jusqu’au 30 juin 2021 dans le pire des cas !
C’est pourquoi, le Gouvernement de Wallonie a décidé de prolonger l’application des arrêtés de pouvoirs spéciaux jusqu’au 30 juin 2021, tout en laissant au Gouvernement la possibilité de réduire cette période dès que la situation sanitaire et les décisions du Conseil national de sécurité (CNS) permettront de nouveau les rassemblements.

Réunions virtuelles…
À cet égard, le Gouvernement de Wallonie donne donc la possibilité au porteur de projet d’organiser des réunions virtuelles en lieu et place des réunions d’information préalables du public, de mettre en ligne une présentation vidéo montrant le projet et d’offrir la possibilité à quiconque en fait la demande d’obtenir une copie papier de la présentation du projet. Elles pourront également consulter une copie papier à la commune.

Ou pas !
Bien entendu, la réunion d’information préalable peut toujours se tenir en présentiel, au choix du porteur de projet, pour autant qu’elle puisse se tenir dans le respect strict des mesures sanitaires. C’est le porteur de projet qui déterminera quelle solution est la plus adaptée entre la procédure existante et la nouvelle…

La 5G doit servir les milieux économiques…

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Nos Autorités plaident en tout cas pour une transition digitale inclusive !

Nos Autorités ont récemment parlé d’un nouveau besoin informatique qui doit autant servir Monsieur Tout-le-Monde que les entreprises dans leur plus grand nombre. On appelle ça la transition digitale inclusive…

Et cette transition, à en croire Petra De Sutter, Ministre fédérale des Télécommunications, elle est non seulement pour demain mais il ne faudra surtout pas rater le coche ! Selon les spécialistes qui briefent nos dirigeants, les années à venir seront cruciales dans le domaine de la 5G, de l’intelligence artificielle et de la numérisation ! Nul ne doit être laissé sur le bas-côté de la route… mais le pire serait que notre pays lui-même ne monte pas dans le bon train. Pour ce faire, un ‘digitest’ garantira que tout le monde, tant les citoyens que les entreprises, soit pleinement impliqué dans la révolution numérique qui s’annonce encore plus décoiffante !

Agenda numérique européen…
Dans les faits, la note de politique générale télécommunication de la ministre s’appuie sur l’agenda numérique au niveau européen. Ainsi, la Belgique suivra étroitement les travaux relatifs au ‘Digital Services Act’ européen, qui vise à adapter la législation sur l’e-commerce datant… d’il y a 20 ans ! Nous créerons de la sorte un cadre clair et moderne pour l’e-commerce international et les principales plateformes Internet, et nous veillerons à ce que les consommateurs soient mieux protégés.

Penser Intelligence artificielle
Un autre dossier sur lequel on travaille beaucoup en Europe – et qui doit rapidement recevoir un contenu belge – concerne l’élaboration d’une véritable stratégie sur l’intelligence artificielle (IA). « Chacun sait que l’IA comporte à la fois des opportunités et des risques », souligne la ministre, « Des recherches seront par conséquent menées au niveau européen pour déterminer si la réglementation actuelle en matière de sécurité des produits et de responsabilité est adaptée à ces nouvelles technologies. Dans le même temps, nous devons travailler sur une nouvelle réglementation concernant la transparence, par exemple dans le domaine des algorithmes. Un plan d’action national aidera nos entreprises et notre secteur académique à tirer parti des investissements européens dans le cadre du Digital Europe Programme. »

Mise aux enchères des droits de la 5G
Un autre dossier capital concerne la fameuse – et tant décriée ! – 5G. Sur ce volet, pas de mystère, la Belgique veut jouer un rôle moteur au niveau international. Ce qui implique, bien évidemment, de prévoir son déploiement aux quatre coins du pays. Il incombe donc au Gouvernement fédéral d’organiser la mise aux enchères des droits de la 5G. Tout est mis en oeuvre pour que cette mise aux enchères ait lieu en 2022. Ce déploiement est un prérequis pour une transition digitale réussie. Sauf que la 5G fait couler beaucoup d’encre et ne recueille pas des lauriers partout où l’on en parle.

Un développement qui prendra en compte la santé !
« Bon nombre d’entreprises et de secteurs attendent pour démarrer dans ce domaine… », poursuit la Ministre De Sutter. « Il ne s’agit pas de pouvoir regarder des vidéos plus rapidement sur les smartphones, mais de permettre des interventions médicales vitales, d’optimiser des processus logistiques et de garantir une mobilité durable ‘intelligente’. » Ce qui n’exclut pas que les Autorités soient attentives aux réticences. La ministre explique d’ailleurs, « Nous sommes conscients des préoccupations. En collaboration avec le ministre de la Santé compétent, je veux mettre à la disposition des citoyens des informations correctes sur la 5G, d’une manière professionnelle et fondées sur des preuves – avec les rapports scientifiques en main. Les directives européennes en matière de santé sur la 5G sont très claires et nous ne nous en écarterons pas. »

La Chambre de commerce accompagne les créateurs dès les prémices de leur projet…

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Retour sur nos ‘séances collectives création’, une manière originale de préparer les futurs indépendants à se lancer dans le grand bain !

Quel que soit le secteur d’activité, quelle que soit l’idée, quel que soit également le porteur de projet qui décide de mouiller la chemise, faire atterrir un concept, lancer une affaire, ouvrir un commerce… sont autant de réalités qui peuvent faire peur, voire bloquer les meilleures volontés parce qu’un banquier s’est montré peu convaincu, parce qu’un proche a remis certaines parties du projet en question, parce que l’ensemble des besoins et obligations, notamment administratifs, sont lourds et rebutants. Et pourtant, tous les feux ont l’air au vert…

Sauf qu’ici comme en d’autres matières, l’oeil externe appréhende les choses sous un angle différent, sans amour-propre inutile, froidement pourrions-nous dire, précisant ici des notions zappées par un créateur trop impliqué, s’interrogeant sur des points capitaux qu’un porteur de projet a peut-être minimisé, soit par méconnaissance, soit par erreur, soit même par paresse. Et puis, il s’avère souvent que présenter son projet en public peut déclencher des choses, confirmant les uns devant d’autres créateurs, ou au contraire refroidissant les ardeurs des autres s’apercevant que l’idée n’a sans doute pas suffisamment mûri ! Depuis plus d’un an, la Chambre de commerce organise des séances de groupe sur la création d’entreprise, c’est l’occasion de donner la parole à nos experts en création chargés d’informer avant accompagnement… tout en permettant aux futurs indépendants de prendre un pouls du terrain sans risques ! Nous avons rencontré les trois conseillers qui animent ces rendez-vous. Rencontre…

Entreprendre aujourd’hui : Monsieur Wagelmans, vous accompagnez les créateurs de longue date, quel est fondamentalement l’objectif de ces séances de groupe ?

Sébastien Wagelmans : Clairement, le but est de donner les premières informations – avec conseils et outils à la clé – pour aider le futur indépendant à construire son projet. Pas celui du voisin, mais le sien. Il est certain que ces séances nous permettent de gagner du temps en groupant les créateurs… mais l’un des points cruciaux que nous avons identifiés au sortir des rendezvous, c’est l’échange qui se met en place entre les participants. Souvent, il y a une vraie émulation qui est guidée par les avis et expériences des uns et des autres. Parfois, des synergies se font jour dès le premier contact !

EA : Quel type de public rassemblez-vous lors de ces séances ? Accompagnez-vous tous les projets ?

S.W. : Notre volonté est d’être une première porte pour ceux qui se lancent. Tous les porteurs et tous les projets sont dès lors les bienvenus lors de nos séances d’introduction. Pour la suite de l’aventure, et pour certains projets très ciblés, les services d’autres structures partenaires sont plus adaptés, nous faisons alors le lien…

EA : Vous pouvez être plus précis…

S.W. : Notre valeur ajoutée dans l’accompagnement à la création s’exprime pleinement pour des projets à potentiel de développement. Maintenant, loin de nous toute idée de faire la fine bouche. Chaque projet mérite évidemment une attention, mais on sait que des structures sont plus adaptées pour seconder les plus petits projets, pour guider des créateurs qui sont encore au stade de la réflexion, ou les porteurs qui réclament une attention trop soutenue parce qu’ils sont un peu perdus à de nombreux sujets. Nos séances permettent cependant à chacun de se jauger, ne serait-ce qu’en écoutant les autres…

EA : Comment vous distinguez-vous des autres parlant d’accompagnement à la création ?

S.W. : Ici, nous travaillons à trois pour tenter de balayer l’ensemble du sujet avec des approches et des outils différents. Nous proposons d’une part aux créateurs un aperçu de ce qu’il convient de faire administrativement pour se lancer, puisque nous disposons d’un guichet d’entreprise. Ce volet cadre déjà correctement le créateur. Mais ce n’est pas tout, nous utilisons le ‘business model canvas’ (BMC) pour déterminer le projet, l’entreprise, le produit dans un univers plus large qui comprend la concurrence, la clientèle…

EA : Beaucoup de réponses se trouvent déjà là…

Vincent Van Parys : Oui, et ça délie les langues. On peut également dire que ça fait avancer la discussion. Et on enfonce ensuite le clou en abordant d’autres notions tout aussi capitales, je pense à l’aspect financier du projet, à ses perspectives commerciales aussi. Bref, on analyse l’ensemble avec rigueur, en proposant même le recours ponctuel à d’autres compétences que nous avons en interne, ici à la Chambre.

EA : Ceux qui participent à vos séances connaissent-ils le monde de l’entrepreneuriat ? Quel message leur faites-vous passer à ce sujet ?

V.V. : On dit souvent que la vie d’entrepreneur ressemble un iceberg… puisque seule la réussite est visible ! Et je dois bien vous avouer que beaucoup de créateurs n’imaginent aucunement ce qui se cache derrière ce statut d’indépendant qui fait rêver les uns ou saliver les autres. Cette vision est certes une des facettes… mais ce n’est pas la seule !

EA : Allez-y, expliquez-nous…

S.W. : Derrière les messages encourageants ou mobilisateurs que l’on entend, on ne peut quand même nier les évidences. Je pense que les créateurs doivent s’engager en toute connaissance de cause. Peu de gens parlent, par exemple, des moments de doute que vivent tous les patrons, des efforts consentis au quotidien, de la formation indispensable, des échecs potentiels, de la prise de risque nécessaire. Beaucoup savent que la passion est fondamentale, mais ce choix est une vraie aventure de vie qui concerne celui qui se lance et sa famille !

EA : Est-ce à dire que vous en découragez certains ?

S.W. : Pas nous, ils se découragent eux-mêmes. Sans doute n’étaient-ils simplement pas prêts ! Il faut dire que nous rencontrons à la fois des motivés qui baissent les bras au premier écueil, et d’autres qui se renforcent et trépignent de se lancer. Le but de ces séances est aussi de sensibiliser les porteurs de projet sur ce statut particulier et de les aider à réfléchir à ce projet qui va probablement changer leur vie…

EA : Quel sont vos outils et/ou les techniques utilisées pour aider les indépendants à avancer ?

S.W. : Je vous préviens d’emblée, nous n’avons pas réinventé la roue. Nous utilisons donc les outils qui ont fait leurs preuves pour challenger les porteurs de projets, à savoir le fameux ‘business model canvas’ (carte d’identité du projet) qui est un outil simple (il en existe d’autres, je le précise) pour retranscrire le modèle économique de l’entreprise, à la fois côté business mais également différenciation et innovation.

EA : Vous parliez tout à l’heure du plan financier…

S.W. : Ce qui est normal au sein d’une chambre de commerce, je pense. Quoi qu’on en dise, le but d’une entreprise est de dégager une certaine rentabilité. Or, celle-ci résulte d’un rapport entre le revenu obtenu et les ressources employées pour l’obtenir. Ne tournons pas autour du pot, une entreprise rentable est celle qui a la capacité de générer de la valeur ajoutée grâce à son activité.

EA : D’où ce focus bien utile…

S.W. : Le but d’un plan financier est de budgéter les ressources nécessaires et de faire des prévisions de rentrées. On sait qu’on sera toujours au-dessus ou en dessous, mais il est nécessaire de poser des balises claires et de faire parler les chiffres pour étudier le potentiel du projet. Ensuite, on réfléchit au montage financier et à la recherche de moyens externes. En découlera le calcul du seuil de rentabilité, avec cette question essentielle : « Combien d’unités dois-je vendre pour couvrir tous mes frais fixes ? »

EA : Quid encore de la stratégie commerciale ?

V.V. : La base – et d’ailleurs la première case du BMC – est de savoir qui sont les clients du produit ou de l’entreprise. On peut aussi se demander à qui vous allez amener de la valeur. Cette étape franchie, qu’on appellera le ‘profiling’, il sera utile de s’interroger sur la plus-value de ce que le créateur propose, avec cette question sans équivoque : « Pourquoi viendraient-ils chez moi plutôt que chez un concurrent ? ».

EA : C’est l’évidence…

V.V. : Pas pour tout le monde. Cela peut paraître étonnant, mais beaucoup de porteurs de projet ne connaissent pas le profil de leur clientèle, qui est pourtant au coeur de leur démarche de communication. Nous poussons bien sûr la réflexion plus loin, mais c’est un point de départ primordial pour créer son identité et sa marque de fabrique.

EA : Finalement, quelles sont les démarches à mettre en oeuvre pour se lancer ?

Marc Lecomte : Comme mes collègues l’expliquent ci-dessus, la première étape est la préparation du projet ! Les porteurs mettent souvent la charrue avant les boeufs et se tracassent de leur statut avant d’avoir construit leur projet.

EA : C’est-à-dire…

M.L. : Ils nous viennent avec des questions très précises sur le statut d’indépendant, la création d’une société, le type de société… avant d’avoir construit le BMC, et même fait une ébauche de plan financier. Le statut idéal dépend du projet, du nombre de personnes qui y prendront part, mais également du statut du porteur. Je précise, pour ma part, les premières informations générales sur le statut d’indépendant et les démarches à accomplir. Je me penche ensuite, au besoin, sur chaque cas… lorsque le projet est plus abouti.

EA : En gros, quelles sont les démarches ?

M.L. : Il y a trois démarches de base à effectuer pour devenir indépendant, que ce soit à titre principal ou en activité complémentaire. Il faut s’inscrire à la BCE et à la TVA, et s’affilier aussi à une caisse de sécurité sociale.

EA : Où peut-on faire ce genre de démarches ?

M.L. : Chez nous ! À la Chambre de commerce, nous proposons le package complet en un seul endroit puisque nous disposons d’un guichet d’entreprises agréé. Evidemment, nous vérifions ensemble, et avant que le porteur ne se lance, s’il a les connaissances pour le faire : c’est la connaissance en gestion et l’accès à la profession. Administrativement, les démarches sont relativement simples et ça peut aller très vite. Mais, comme expliqué, cette étape est l’aboutissement du chemin de la création et il est nécessaire de bien comprendre ce statut et de bien s’entourer (comptable, conseiller de la Chambre de commerce…) pour s’éviter les premiers problèmes.

EA : Monsieur Wagelmans, que pensez-vous qu’il soit encore nécessaire d’ajouter ?

S.W. : Rien, sinon que l’aventure entrepreneuriale doit se préparer pour que le rêve ne vire pas au cauchemar. Nos séances de groupe sont des espaces de parole qui permettent déjà de confronter le projet au regard des autres, c’est un premier contact qui n’a pas de prix. Venez, inscrivez-vous, les prochaines séances se tiendront (si le covid ne vient pas tout perturber !) à la Maison des entreprises.

Plus d’info :

Service Création : Tél. : Sébastien Wagelmans 0499 75 14 68 – Vincent Van Parys 0499 90 16 19
Guichet d’entreprises : Marc Lecomte 061 29 30 50 – creation@ccilb.be

’Blacksheep’ vous emmène en voyage…

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Et si la résilience face au covid passait par des initiatives totalement originales comme celle-ci ?

Le covid a frappé des tas d’entreprises, il a aussi marqué certains esprits… qui ont rêvé, phosphoré, et finalement osé. Du coup, durant les dernières vacances, certains projets innovants se sont taillés une place étonnante… alors même que le terme ‘vacances’ semblait saugrenu dans la tête de beaucoup !

Ainsi, alors que bon nombre annulaient des voyages aux quatre coins du monde, l’offre locale a été prise d’assaut, qu’il s’agisse de gîtes, d’attractions ou de restaurants éphémères. Chez nous, du côté de Marche-en-Famenne, un concept original a cartonné, il offre de (re)découvrir la région à la manière d’un ‘road trip sur la route ’66’ à bord d’un ‘VW California’, vous savez ces fameuses camionnettes ‘oldies’ !

« Sur la N4 ou la Nationale 89, comme sur la route de Memphis… »
Être au bon endroit au bon moment, avoir le nez fin, suivre son instinct… il y a mille et une manières de décrire l’opportunité saisie par Evan Laloux, qui s’est engagé dans le réseau d’agences Blacksheep, en proposant des vans en location pour sillonner la province, la Wallonie, la Belgique… et, demain, toute l’Europe sans doute à la manière des routards ou des campeurs d’hier. Bonne idée, en tout cas, en plein covid, alors que le monde du tourisme traditionnel international sombrait chaque jour un peu plus dans les zones pourpres. Notre entrepreneur marchois a donc saisi l’opportunité au bond, il surfe désormais à côté de ses autres casquettes sur la vague d’un nouveau tourisme (intra-muros) et démontre qu’il faut oser pour changer le cours des choses. Lui, il l’a fait de manière simple, en proposant de voyager à bord d’un camping-car de luxe équipé de cuisine, frigo, évier, bref tout le confort pour parcourir nos campagnes.

Concept simple, mais efficace…
Le concept est en fait on ne peut plus efficace. « Dès que vous êtes à bord, vos vacances commencent. Et vous dormez là où vous voulez, en pleine forêt, en montagne, hors des sentiers battus en tout cas ! ». Evan Laloux est lui-même étonné du succès de ce concept et, bien sûr, de sa diversification entrepreneuriale. « Si je vous disais qu’aucun véhicule n’est resté sur place depuis début juin… Nous avons d’abord investi dans deux vans, qui ont été réservés dès le premier jour. Vu l’engouement, nous en avons alors acheté trois autres. Avec le même succès au rendez-vous ! En l’espace de 2 mois, nous avons donc doublé la flotte de véhicules. Notre stratégie est maintenant de croître en passant à 10 en 2021… avec l’espoir, en 2022, de disposer d’une trentaine de véhicules pour nos deux antennes, en province de Luxembourg et à Bruxelles… ». On conclura par ces mots : pari osé, pari gagné !

Plus d’info
www.blacksheep-van.com
www.facebook.com/blacksheepvanwallonie

Une coopérative agricole ardennaise reconnue…

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Son nom : ‘Saveurs d’Ardenne’

Bonne nouvelle, tout récemment pour la coopérative agricole, filière bovine, les ‘Saveurs d’Ardenne’, implantée dans le village d’Erneuville (Tenneville).

Concrètement, cette organisation de producteurs, qui dépasse bien sûr les contours du petit village des bords de la N4, regroupe une vingtaine d’éleveurs bovins situés en divers endroits de la province, et même un peu en dehors.

Privilégier les circuits locaux…
Eleveurs « naisseurs-engraisseurs », ces indépendants ont en fait décidé, comme d’autres sur le lait, par exemple, de prendre leur destin en main pour ne plus subir sans broncher les prix du marché et le diktat des distributeurs. Ensemble, ils ont défini une charte et un cahier de charges pour déterminer les contours d’une production à pouvoir proposer à des centrales d’achat ou à la grande distribution. Le but, chacun l’aura compris, est de pouvoir arriver sur les marchés de la vente avec un produit de qualité irréprochable et dans le respect d’une vraie charte, plutôt que de tenter la même démarche en ordre dispersé… et donc d’aborder la clientèle déforcés !

Circuit-courts…
Maintenant, la ligne de conduite de la coopérative est claire, elle privilégie le circuit-court. C’est aussi pour cela qu’au-delà des acheteurs de gros volumes, ‘Saveurs d’Ardenne’ ambitionne aussi de se tourner vers les boucheries locales, de produire pour l’horeca, voire même pour le particulier. Dans les cartons, on entend que la coopérative pourrait aussi ouvrir une boucherie propre… mais nul ne sait encore, pour l’heure, où en est cette réflexion et où positionner ce futur comptoir. En attendant, voilà une reconnaissance qui peut aider à valoriser le travail de ces agriculteurs-éleveurs, surtout quand on sait que l’on mange en moyenne 10,3 kilos de viande bovine par an et par habitant en Belgique chaque année.

La troisième pompe CNG de la province est ouverte…

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On la doit à un partenariat ARS-Mazzoni !

Fruit d’un partenariat inédit entre deux entreprises bastognardes, à savoir les groupes ARS (distributeur pétrolier en Belgique et au Grand-duché de Luxembourg, commerce et horeca) et Mazzoni (concessionnaire automobile VAG – Audi, Seat, Skoda et Volkswagen), une nouvelle pompe CNG vient d’être inaugurée en plein coeur de Bastogne, sur le site Q8. Une bonne chose pour l’environnement comme pour les usagers, semble-t-il, puisque ce carburant est aujourd’hui moins cher en Belgique qu’un plein d’essence ou de diesel de l’autre côté de la frontière toute proche. C’est sans doute la raison pour laquelle, chez nous aussi, et malgré la concurrence grand-ducale, les choses bougent à ce point dans le domaine (une pompe CNG existe Neufchâteau depuis 2018 et une autre à Marche depuis l’an dernier). Et pour cause, le CNG est aujourd’hui une alternative crédible aux carburants classiques. La combustion du gaz naturel n’émet pratiquement pas de particules fines ou d’oxydes d’azote ! Il en résulte que rouler au CNG est désormais économique, très sûr et meilleur pour l’environnement. Si vous passez par Bastogne, l’investissement des familles Schmit et Mazzoni se trouve sur la Chaussée d’Arlon, sous un magnifique auvent en bois reconnaissable.

Willy Borsus, le Ministre wallon de l’Economie, est une personne-clé de la relance post-covid en Wallonie…

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Il nous a accordé un long entretien en cette période troublée…

Fin mai, alors que nous sortions du confinement, la Wallonie, à l’instar du reste du pays et même du monde tout entier, pensait en avoir fini avec le virus. Certes, d’aucuns évoquaient une possible deuxième vague… mais l’ivresse d’un retour à la vie normale rassurait les plus inquiets. La seule inconnue était alors de voir quand et comment se réapproprier nos relations sociales, notre liberté d’aller et venir, notre approche culturelle, bref notre vie d’avant. Et puis, chacun pensait aussi à relancer la machine. Sauf que, depuis, tout a basculé. Et la reconstruction paraît moins simple, alors que la situation sanitaire reste – ou redevient – préoccupante ! Maintenant, nous finirons bien par nous débarrasser de ce satané virus, que l’on passe par l’immunité collective, par le vaccin salvateur, ou que l’on attende que la virulence de l’agression virale fléchisse, diminue, disparaisse. Et qu’importe que ce soit début 2021, fin 2021 ou mi-2022… il nous faudra alors relancer la machine, reprendre le chemin de nos vies, recouvrer l’histoire là où nous l’avons interrompue. On laissera sans doute, et c’est bien triste, des indépendants, des entrepreneurs et des projets sur le carreau… mais on repartira. Nos aïeux, à travers les siècles, se sont relevés des maux qui les ont touchés, y compris au sortir de conflits qui ont laissé des pays ravagés, des territoires totalement anéantis. Ce n’est donc pas le covid – bien que virulent ! – qui va détruire ce qui a été bâti. Mais nier que nos économies ont été touchées et que cette crise a fait des dégâts – certains parlent de plaies béantes qui mettront des années à cicatriser – serait à la fois idiot et irréaliste. Nous avons croisé le fer avec le Ministre wallon de l’Economie, Willy Borsus, il a répondu à nos questions quant à la relance dont on parle tant… Interview !

Entreprendre : Monsieur le Ministre, Monsieur Borsus, commençons par le commencement : comment se porte l’économie wallonne ?

Willy Borsus : Tout d’abord, quelques constats chiffrés. Ces dernières années, les tendances wallonnes étaient globalement positives. Le taux d’emploi était en progression depuis 2017 (63,2 % en 2017, 63,7 % en 2018 et 64,6 % en 2019). Les investissements étrangers ont enregistré, en 2019, des résultats records ; les plus élevés depuis 20 ans, avec 1.825.518.000 d’euros investis en Wallonie et pas moins de 2.875 emplois créés ! Même constat au niveau du montant des exportations wallonnes qui s’élèvait à 49,2 milliards d’euros en 2019, ce qui constitue un record absolu en termes de valeur exportée annuelle. Exprimé en pourcentage, cela équivaut à une croissance dynamique de 11,2 % par rapport à 2018. Cette progression à deux chiffres de notre commerce extérieur représente la plus forte augmentation annuelle depuis 2010 qui avait vu nos exportations s’accroître de 13 %. Les chiffres le démontrent, cette tendance était donc résolument positive. Au-delà des chiffres, nous constatons aussi une belle dynamique en Wallonie, avec de nouvelles entreprises qui ont vu le jour, de belles ‘success stories’ qui ont émergé, notamment dans des secteurs très porteurs comme les biotechs, le pharma, l’aéronautique ou l’agro-alimentaire, entre autres boostés par une politique des pôles efficiente. En parallèle, un paysage de start-up s’est progressivement constitué et installé dans notre région.

Entreprendre : Ça, Monsieur le Ministre, c’était avant le mois de mars, la photographie était plutôt positive… Et où en est-on aujourd’hui ?

Willy Borsus : La Wallonie, n’a pas échappé à la crise mondiale liée au Covid-19. Son impact économique ne peut pas encore être précisément chiffré à ce stade, de façon fiable et sûre, mais nous savons qu’il sera conséquent. En juin, la Banque nationale prévoyait une récession de l’ordre de 9 % en 2020, suivie d’une reprise de 6 % en 2021. Par ailleurs, le FMI prévoit une contraction de 8,3 % du PIB belge en 2020, avant une hausse attendue à 5,4 % en 2021. Si cette prévision se confirme, la Belgique ferait moins bien que l’Allemagne (-6 % du PIB attendu en 2020, + 4,2% en 2021), mais mieux que la France (-9,8 % en 2020, +6 % en 2021). En 2019, le PIB belge avait connu une croissance de 1,4 % ! Il est clair que les défis sont et seront donc immenses dans les mois et années à venir, mais nous sommes, avec tout le Gouvernement de Wallonie, au coeur du combat en faveur de la relance de l’économie wallonne.

Entreprendre : Quid maintenant du terrain, du plancher des vaches ? Comment vont nos indépendants, nos patrons ?

Willy Borsus : Avant la crise, nous avions observé un nombre record d’indépendants en Wallonie (306.516 indépendants, aidants compris, dont 62,1 % en activité principale et 26,8 % en activité complémentaire). Aujourd’hui, le paysage de nos entreprises est fortement contrasté. Certains secteurs se portent bien, certains – minoritaires – ont même vu leurs activités croître (c’est le cas du bricolage, de l’alimentation…) mais, malheureusement, de très nombreux autres secteurs ont fortement souffert et souffrent encore. La prolongation de la crise va, par ailleurs, affecter encore plus durablement la situation financière de certaines entreprises dans les secteurs les plus touchés, les contraignant à réduire l’embauche et leurs investissements.

Entreprendre : Le Gouvernement garde quand même un cap…

Willy Borsus : Nous sommes – et serons évidemment – à leurs côtés pour les aider à traverser cette crise, à travers nos aides directes, à travers nos mesures de relance, mais également à travers l’accompagnement de nos outils économiques wallons (SRIW, SOWALFIN, SOGEPA). Je tiens à souligner également qu’une centaine d’entreprises wallonnes se sont mobilisées, en plein coeur de la pandémie, pour développer des produits et solutions pratiques pour lutter contre la Covid-19, pour pallier la pénurie mondiale de matériel médical, ou pour proposer des solutions innovantes en termes de logistique ou de numérique. Cette crise aura mis en évidence l’agilité et la réactivité des entreprises. C’est un atout indéniable pour une relance économique.

Entreprendre : La prise en charge du Covid, via les mesures utiles que la Wallonie a prises au plus fort de la crise, et encore par la suite d’ailleurs, aura des retombées inévitables sur les finances wallonnes à moyen et long termes. Quels sont, dans ces conditions, vos leviers pour la relance nécessaire ?

Willy Borsus : En effet, pour soutenir nos entreprises, nos PME et nos indépendants, les pouvoirs publics ont dû largement répondre présents. Il en est de notre devoir et de notre responsabilité ! Nous avons mis en place des indemnités compensatoires de 5 types, nous avons également mobilisé les outils économiques wallons pour mettre en place un soutien financier sous forme de garanties et de prêts, et nous avons développé des produits, comme le « prêt ricochet » (422 entreprises soutenues), le prêt « coup de pouce » nouvelle formule et le dispositif « Ré-Action » de la SOGEPA, notamment pris en charge sur le terrain par les Chambres de commerce wallonnes pour les entreprises de moins de dix personnes, pour les TPE en difficultés (533 dossiers d’accompagnement introduits). L’intervention massive des pouvoirs publics avait pour objectif de tenter d’absorber le premier choc de la crise, elle a donc évidemment un impact sur nos finances publiques. Selon le Bureau du Plan, le PIB aurait diminué de 10,3 % en région wallonne. Les pertes d’emploi restent encore relativement « limitées » en 2020, grâce au chômage temporaire et aux mesures fédérales et régionales.

Entreprendre : Là, on parle essentiellement du court terme. Quid à plus long terme ?

Willy Borsus : Le Gouvernement veut permettre à notre région de se relever au plus vite. C’est pourquoi nous avons lancé une vaste stratégie : « Get up Wallonia ! », dont l’objectif est de créer une dynamique pour dessiner l’avenir de la Wallonie. À travers « Get up Wallonia ! », nous entendons gérer l’urgence ; diminuer au maximum les impacts économiques et sociaux de la crise ; relancer l’activité socio-économique et renforcer la résilience de notre tissu économique et sa capacité à relever de nouveaux défis. Le Gouvernement souhaite donner des orientations économiques nouvelles au regard des enseignements tirés de la crise, notamment en plaçant la priorité sur des investissements stratégiques et/ou structurants centrés sur l’entreprise et sur la politique industrielle. Dans l’immédiat, il apparaissait – et apparaît toujours – nécessaire de prendre des mesures urgentes de soutien aux entreprises qui ont dû faire face à une chute dramatique de leur chiffre d’affaires afin de relancer l’économie wallonne. Ainsi, il convient notamment d’aider les entreprises wallonnes à surmonter la crise, en ayant une attention particulière pour les indépendants et les PME, créateurs de valeur ajoutée et d’emplois ; de permettre aux entreprises de rétablir au plus vite un niveau d’activité, d’innovation en R&D et d’exportation; de valoriser les atouts notamment de l’économie circulaire, des circuits courts, du numérique, de l’économie sociale et de l’entrepreneuriat coopératif ; d’octroyer des aides aux entreprises en encourageant la transformation d’activités économiques pour les rendre toujours plus innovantes ; de recourir aux investissements et marchés publics comme contributeurs de redéploiement…

Entreprendre : Le ‘droit passerelle’, à l’échelle fédérale, et les primes compensatoires wallonnes sont bien des sommes versées par l’Etat et La Wallonie qui sont taxables ?

Willy Borsus : En l’occurrence, les montants du ‘droit passerelle’, dans le cadre de la crise du Coronavirus ou du ‘droit passerelle’ de soutien à la reprise (1.291,69 euros ou 1.614,10 euros en fonction de la charge de famille), sont en effet des montants bruts avant imposition, ce dispositif étant assimilé à un revenu. Par contre, les indemnités octroyées en Wallonie sont quant à elles totalement exonérées d’impôt.

Entreprendre : Financièrement, la Wallonie a largement dû mobiliser des sommes qu’elle n’avait pas. De toute évidence, on ne pourra donc faire tout ce que l’on prévoit pour relancer la dynamique économique. Et on ne pourra certainement pas relancer au-dessus de nos moyens. Quel est votre avis sur le sujet ?

Willy Borsus : Ce que je peux indiquer avec certitude, c’est que le maximum est mis en oeuvre pour soutenir nos entreprises. Depuis le début de la crise, le Gouvernement wallon applique une logique évidente, celle de faire passer l’urgence en priorité… et de répondre à celle-ci en faisant preuve d’une rigueur absolue de gestion. La résurgence de la pandémie et les mesures prises encore dernièrement par le Comité de Concertation pour y répondre nous obligent à assurer rapidement un appui financier pour les secteurs les plus impactés. Tous les articles budgétaires ont donc été analysés afin de dégager les moyens nécessaires. Chaque montant non-engagé et non-essentiel a directement été versé dans cette nouvelle enveloppe globale.

Entreprendre : À ce sujet, justement, on connaît le coût de cette politique de relance ?

Willy Borsus : Déjà, un plan de relance est indispensable ! Pour ce qui est de l’ordre de grandeur, on parlait, à la fin de l’été, de 50 milliards globalement, de l’ordre de 10 % du PIB belge. Au niveau wallon, la relance n’a pas encore été chiffrée, car les 3 task- forces thématiques sont en cours, mais notre objectif est de mobiliser au maximum les moyens wallons en faveur de notre économie en utilisant également le soutien européen.

Entreprendre : Et en parlant encore de la relance, alors que le Covid reste, semble-t-il, toujours bien présent… avez-vous déjà un calendrier en tête ?

Willy Borsus : Pour ce qui est du timing, nous devons agir vite. Les task-forces thématiques se réunissent jusque fin décembre… pour aboutir à un plan ambitieux début 2021. Cependant, nous sommes encore dans une phase où nous devons gérer l’urgence sanitaire et humaine, tout en évitant que l’économie ne se déstructure complètement.

Entreprendre : Plus concrètement, elle consistera en quoi cette politique de relance économique ? Comment allez-vous agir et comment les acteurs de terrain, à savoir les entrepreneurs, verront-ils un changement ?

Willy Borsus : Notre stratégie repose sur plusieurs axes… Un 1er axe est de renforcer le tissu économique wallon et de favoriser son développement, via le soutien aux investissements publics et privés. L’investissement est moteur d’activité. Il est de nature à réalimenter la dynamique économique. Nous voulons renforcer les chaînes de valeur prioritaires et identifier les projets économiques concrets de relance et de redéploiement à court terme. Nous actionnerons à cette fin les leviers de financement wallon et européen. Un 2e axe est le soutien à la recherche et l’innovation dans les secteurs publics et privés. Cet axe de relance doit être mené en bonne coordination avec la réflexion déjà entamée sur le renouvellement de la stratégie de spécialisation intelligente (S3) qui vise notamment à identifier des domaines d’innovation stratégiques. Une attention particulière doit être accordée à la formation dans les filières scientifiques (les STEM), mais également à la manière de capter les talents et, surtout, de les conserver, afin d’éviter la « fuite des cerveaux ».

Entreprendre : Quoi d’autre…

Willy Borsus : Aider les entreprises à développer leur digitalisation pour les rendre les plus résilientes possibles pour faire mieux face aux crises est également primordial. La connectivité locale, la transition digitale, l’industrie 4.0… Il s’agit là d’un axe important dans nos pistes de travail. Ajoutons le besoin d’améliorer le niveau de compétence des Wallonnes et des Wallons qui est également un axe fort de notre stratégie : nous devons développer l’alternance afin qu’elle soit davantage en lien avec les besoins du marché de nos entreprises, mais aussi continuer à développer l’esprit d’entreprendre. Nous travaillons également sur la transition vers une économie durable, notamment sur base de la stratégie ‘Circular Wallonia’. Il s’agit d’exploiter le potentiel de l’économie circulaire pour relancer l’économie suite à la crise en créant de l’emploi (majoritairement non délocalisable), en augmentant la compétitivité des entreprises wallonnes, en améliorant la résilience de la Région face aux crises environnementales et sanitaires grâce à une plus grande indépendance en termes de ressources…

Entreprendre : La Wallonie compte aussi faciliter les procédures administratives trop lourdes…

Willy Borsus : Nous y travaillons déjà… mais nous irons plus loin, que ce soit dans l’accélération des procédures administratives ou dans la simplification des structures et outils, dans un objectif business-friendly et selon le principe du only-once (étendre l’efficacité des administrations grâce au numérique : les autorités publiques peuvent authentifier ou vérifier des informations et les citoyens et entreprises ne sont plus sollicités inutilement dans des démarches administratives). Enfin, nous travaillons ardemment sur la reconversion d’anciens sites actuellement en friche. Nous veillerons à augmenter l’attractivité du territoire, en recréant des disponibilités de terrains pour l’activité économique, par notamment la reconversion de 100 hectares par an. Une autre leçon à tirer de la crise sanitaire et, plus précisément, de l’épisode de pénurie de masques, c’est qu’il existe aujourd’hui une volonté forte de réduire notre dépendance. Nous devons donc mettre l’accent sur la relocalisation, mais de manière réfléchie, en ciblant des secteurs stratégiques : équipements médicaux, santé, alimentation, énergie, réseau de communication…

Entreprendre : Votre stratégie va plutôt être d’aider, via des mécanismes compensatoires ou de nouvelles aides publiques, ou allez-vous prendre une autre voie, par exemple en choisissant de supprimer des taxes et des impôts ?

Willy Borsus : Je suis totalement opposé à toute nouvelle forme d’imposition ou de taxation. Pour aller encore plus loin, je soutiens leur levée temporaire, ce qui, en combinaison avec les autres mesures, participe à soulager les entrepreneurs. Mais, évidemment, la situation budgétaire doit nous inviter à la prudence. Le Gouvernement de Wallonie vient par ailleurs de décider de mesures de soutien complémentaires. Beaucoup d’indépendants, de PME, d’acteurs de l’horeca, de l’événementiel, des voyagistes, des commerçants ambulants, et d’autres secteurs sont lourdement frappés par les mesures de sécurité sanitaire. Je le dis et le répète, nous devons les soutenir sans réserve, c’est notre devoir, notre responsabilité. Au total, ce sont donc 154,4 millions supplémentaires que le Gouvernement mobilise pour cette nouvelle vague d’aides wallonnes. Faites le compte, nous avons mobilisé plus de 662 millions d’euros de soutien !

Entreprendre : Les patrons que nous rencontrons craignent pour le devenir de leurs outils, mais ils sont très pragmatiques. Que répondez- vous à ceux qui ont peur de voir encore naître des usines à gaz, alors qu’ils attendent simplement des mécanismes susceptibles de répondre à leurs besoins immédiats ?

Willy Borsus : Il y a bien entendu les mesures d’urgences, rapides et directes. Et puis, le plus long terme avec cette relance ! Mais je veux être rassurant, notre volonté est d’aller vite… car c’est maintenant que les entreprises ont besoin d’une Région forte, pour les soutenir dans leur rebond. Par ailleurs, le chantier de la simplification des structures figure sur ma table de travail…

Entreprendre : Comment allez-vous faire pour endiguer les faillites que l’on attend, que l’on suppute ?

Willy Borsus : Rappelons, ici, les différents outils qui peuvent aider nos entreprises, à côté des aides directes, comme le dispositif Ré-Action de la SOGEPA – auquel sont associées les Chambres de commerce wallonnes, je le répète – qui accompagne et soutient les entrepreneurs de moins de 10 personnes qui rencontrent des difficultés ; comme aussi le « prêt ricochet » qui permet, pour une petite entreprise qui s’adresse à une banque afin d’obtenir un crédit destiné à faire face aux conséquences de la Covid- 9, de combiner une garantie de la SOWALFIN de maximum 75 % sur le crédit bancaire envisagé de maximum 30.000 euros, avec un prêt subordonné SOWALFIN de maximum 15.000 euros à taux 0 %. Ainsi, le financement total de l’entreprise peut atteindre 45.000 euros ; comme, enfin, le prêt « Coup de pouce », qui a été remodelé et qui permet aux particuliers de prêter de l’argent aux entreprises et aux indépendants, pour financer leurs activités. Ils reçoivent, en contrepartie, un avantage fiscal qui prend la forme d’un crédit d’impôt annuel qui s’élève à 4 % pendant les quatre premières années, puis 2,5 % sur les éventuelles années suivantes.

Entreprendre : Rien d’autre…

Willy Borsus : Si, trois députés ont déposé, le 10 juin dernier, une proposition de loi visant à aider les entrepreneurs en difficulté, en facilitant l’accès à la procédure en réorganisation judiciaire (PRJ), afin d’apporter un meilleur remède que le moratoire sur les faillites. La proposition suit bel et bien son cours. Par comparaison avec la PRJ actuelle, elle prévoit une procédure peu coûteuse, plus simple, plus rapide et discrète pour obtenir des délais de paiement auprès du tribunal. Enfin, notre pays doit transposer aussi vite que possible la directive européenne du 20 juin 2019 relative aux cadres de restructuration préventive, à la remise de dettes et aux déchéances, et aux mesures à prendre pour augmenter l’efficacité des procédures. Elle exige aussi la mise en place de ‘systèmes d’alerte précoces’, prévoyant la prise de mesures préventives bien plus tôt que dans les procédures d’alarme existantes en Belgique. Mais plus globalement, grâce au concours de toutes et tous, nous voulons contribuer à restaurer cette confiance indispensable à la relance, à la consommation, aux investissements.

Entreprendre : Dans ces conditions, et reparlant ici des transferts nord-sud qui décroissent, la Wallonie a-t-elle encore un avenir ? Et, si oui, lequel ?

Willy Borsus : Oui, définitivement oui, la Wallonie a un avenir. Mais il est aussi clair qu’il y a des échéances proches importantes : prochaine période des fonds structurels européens (durant laquelle votre province sera éligible), les autres leviers de financement européen (next generation EU), Green Deal, la dégressivité de la solidarité financière à partir de 2024. Il est clair que, pour y arriver, la Wallonie devra faire des choix, décider de changements parfois importants, rationnaliser ses structures et avoir de l’audace. Mais la volonté est indubitablement présente en Wallonie et en votre province.

Propos recueillis par Christophe Hay à la mi-octobre

Kum Technic est impliquée dans la lutte contre le covid…

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La TPE marchoise conçoit et produit – tout en amont du cycle d’analyses – le matériel pour les tests salivaires de l’ULg !

Beau marché que celui que vient de signer la TPE marchoise Kum Technic, qui s’est associée à un partenaire de renom, l’Université de Liège, pour produire et distribuer l’ensemble du matériel nécessaire à la mise en oeuvre des tests salivaires covid-19 que cette dernière a récemment lancés.

C’est effectivement une bonne nouvelle pour notre petite entreprise, explique Freddy de Ceulaer, gérant-associé. Nous sommes fiers d’avoir pu répondre à l’appel d’offres parce que ce marché va indéniablement faire grandir l’entreprise et générer de l’emploi. La collaboration avec l’ULg est excellente, il faut dire que nous avons été référencés par un fournisseur commun, HTP Europe pour ne pas le citer, qui nous connaît de longue date et sait que nous pouvons répondre aux attentes de l’Université. Maintenant, pour une petite structure comme la nôtre, l’enjeu est aussi de taille puisque l’investissement consenti avoisine déjà les 500.000 euros ! ».

Partenariat gagnant avec l’ULg…
En l’espèce, Kum Technic, spécialisée dans la construction et la mise à disposition de machines et matériels pour l’industrie pharmaceutique et/ou agroalimentaire, a pensé, conçu et développé deux machines de remplissage liquide qui seront intégrées dans la ligne de production destinée à la préparation des tests salivaires covid-19. « L’intérêt de ce projet est que le client, qui a acheté les machines sur lesquelles nous travaillons, à savoir l’ULg, a déjà en tête d’autres utilisations futures… quand le covid sera enfin derrière nous », souffle Jonathan De Ceulaer, gérant-associé.

Tests salivaires moins chers et plus faciles
Mais, pour l’heure, le projet consiste bien en la mise à disposition de milliers de tests selon des standards définis par l’Université, qui a acheté les machines conçues par cette TPE particulièrement innovante qui en gère aussi l’exploitation. « Avec déjà cinq emplois à la clé ! », ajoute Freddy De Ceulaer. Cinq emplois qui devraient bientôt en appeler d’autres, si l’on en croit ces patrons qui rebondissent sur une problématique actuelle mais sont depuis quelques années spécialisés dans les applications techniques à mettre en oeuvre pour solutionner les besoins immédiats ici de l’industrie, là des laboratoires, ou des petites unités scientifiques.

Tout l’amont du ‘process’
Concrètement, on parle pour l’heure de deux machines construites par Kum Technic pour répondre aux besoins de l’ULg, à savoir d’une vraie petite ligne où sont préparés les fameux tests salivaires que promeut l’Institution universitaire liégeoise. « Nos machines de remplissage liquide permettent de remplir les bouchons de liquide d’inactivation du virus », assène Jonathan, casquette d’ingénieur sur le chef. Dans les nouveaux ateliers, situés derrière l’unité que nous connaissions, sur 700 m², Kum a donc aménagé des locaux de production (salles blanches) où a pris place la ligne de travail complète, avec ses deux remplisseuses de liquide, une étiqueteuse, une ‘blistereuse’, une encarteuse (qui met les blisters dans les étuis), une fardeleuse (pour la préparation des boîtes).

Bientôt de nouveaux besoins en main-d’oeuvre…
On l’a dit, l’entreprise a mis en oeuvre l’ensemble des besoins en amont… pour que les tests soient préparés correctement et arrivent à bon port en bonne et due forme. Le tout part, comme il se doit, sur palettes pour être livré chez le client. Et le marché semble énorme puisque ce type de test (plus facile, plus rapide à l’analyse, ne nécessitant pas de personnel médical et 4x moins cher – 12 euros contre 45 !) a, semble-t-il, de belles perspectives devant lui. « Selon nos estimations, nous pourrions rapidement avoir besoin de personnel pour palier la demande. En tout cas, à la vitesse où ça va, il se pourrait que nous devions engager une quinzaine de personnes supplémentaires dans les semaines ou les mois à venir… », glisse Freddy de Ceulaer. C’est tout le mal que l’on souhaite évidemment à cette TPE qui a déjà doublé son effectif cet été.

Plus d’infos :
Kum Technic SPRL
Al’ Copette, 9 à Marloie (Marche-en-Famenne)
Tél.: 084 31 51 28